Hector Berlioz - Véronique Gens - Emmanuel Krivine - la Chambre Philharmonique - Cité de la Musique - 27 mai 2014



la Philharmonie de Paris est encore loin d'être achevée
et au vu de ce que laisse apparaitre l'extérieur
le son de la grande salle aurait-il déjà été testé ?
rien n'est moins sûr


les abonnements ont quand même commencé
et dès l'ouverture plus de places en 1ère catégorie
pour la soirée de Gala du 14 janvier 2015
les places n'étaient pour une fois pas bien chères
mais gageons qu'elles ont été dû ment attribuées aux invités...


en ouverture du concert de ce mardi 27 mai 2014
la Slava's Fanfare de Henri Dutilleux
jouée sans Chef par 3 piccolos  4 trompettes  4 trombones et percussion
partition d'autant plus fugitive
qu'elle laisse l'impression d'un hommage en trompe l'oreille


Ouverture Béatrice et Bénédicte de Hector Berlioz
quasi rossinienne
dirigée avec souplesse par Emmanuel Krivine


Véronique Gens cheveux courts dans une robe fourreau vert foncé
arrive accompagnée d'Emmanuel Krivine
regard attentif pour s'assurer que tout le monde est prêt
pour les Nuits d'été de Hector Berlioz
Emmanuel Krivine offre un écrin chambriste délicat
contrebalancé par Véronique Gens
dont la voix aurait forci à l'opéra
s'éloignant de la sensualité d'une Katia Ricciarelli
à qui l'on aurait voulu prêter d'enregistrer ce recueil
précurseur des Wesendonck Lieder et autre Vier Letzte Lieder
non Véronique Gens semble maintenant chanter dans le lourd timbre
de ces années 50 roulant les rrr
où elles s'apprenaient apprivoisées
que l'on ne nait pas mégère on le devient


la salle de cette cité de la Musique n'est remplie qu'avec peine aux deux tiers
on peut dès à présent s'interroger sur la Philharmonie 1
les vrais mélomanes ne seraient pas si nombreux à Paris
vous le savez    ils se sont tous répééétés
vous irez vous là bas ?
# dans ce quart monde qui ne correspond pas à notre caste  ,,,   '''


même en Italie
les élitristes ont réussi à inculquer
que la musique classique   l'opéra n'est pas fait pour le tout venu
de leurs postures toisantes si jolimenteusement parvenues
la même peur en France du théâtre public



je n'attends pas du théâtre qu'il propose
des spectacles faits pour ceux qu'un titre nobiliaire ou de haute société
autorise d'assister avec une élégante indifférence pour ce que l'on y joue
la sûre gloire des noms inscrits au programme
y dispense d'avoir des lumières
et permet d'écouter avec soin le dernier potin
ou de contempler le si joli mouvement de nuque
qu'ont les beauxbeaux en ne prêtant pas attention au spectacle


mais n'en font-ils pas partie (y)

                                           Claude Debussy



de là   à comprendre les succès commerciaux de Richard Clayderman
sorti du Conservatoire de Paris
ou d'un André Rieu qui caricature avec tant de justesse
ce milieu maniac'o elitriste

le rejet d'un René François Duchable
n'en est que plus éloquent

voire de jazzmen comme Jean-Luc Ponty
dont on peut s'étonner du succès international
et si méconnu en France

les inviter à la Philharmonie 1 serait la gageure
puisque l'on sait d'avance que la masse des infectes
n'y viendra pas


il n'y a pas de comparaison entre le son
même de Pleyel relativement bon
celui du théâtre des Champs Elysées
où les orchestres jouent comme encastrés sur petite scène
et celui de la Cité de la Musique au son cristallin
mémorables souvenirs que ces concerts Schubert de Claudio Abbado
des récitals de Maurizzio Pollini
des concerts expérimentaux de Karlheinz Stockhausen
qui trouvaient là une salle où exercer leur sensibilité


d'autant plus regrettable
qu' Emmanuel Krivine propose des concerts d'une très grande qualité
tant dans le choix du programme
la saison passée    un somptueux pèlerinage à la rose de Robert Schumann
et cette fois ci une Symphonie de Berlioz réellement Fantastique
par le déploiement de reliefs sonores
rarement ou jamais entendus alors
cordes pincées des altos notamment
et qui renouvèlent et régalent d'autant plus l'écoute


la Philharmonie 1 aurait surement gagné à être inaugurée par Emmanuel Krivine

avec la Chambre philharmonique 
on est loin de la lourdeur d'un City of Birmingham
subi ce printemps au théâtre des Champs Elitristes

et que l'on peut bien laisser
à ceux qui manifestement n'ont pas d'oreilles




concert à voir et  réécouter sur

http://www.citedelamusiquelive.tv/





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